CHAPITRE 1
''Sasha, je voudrais te parler à la récré s'il te plaît, je t'attends dans mon bureau.''
Je suis ce genre de garçon enfin ce genre de garçon qu'on déteste et hyper rare. Oui, je me qualifie comme rarissime. Je ne dis pas ça pour me venter, loin de là. Je m'insulte. Je suis donc ce genre de garçon qui pleure sans cesse, ce genre de garçon moqué, incompris, détesté. Je suis donc ce genre de garçon qui pleure sans cesse, ce genre de garçon moqué, incompris, détesté. Ce genre de garçon qui s'enferme chaque jour dans sa chambre et dans sa bulle. Oui, ce genre de garçon. Vous devez déjà commencer à me haïr n'est-ce pas ? Vous me juger déjà, je me trompe ? Arrêter ne mentez pas ! Je le sais !
À 16 ans, on ne doit pas être comme ça, on doit aimer la vie, parler de meuf, de sexe, avoir des potes à ne plus savoir où donner de la tête, détester les cours, répondre à ses profs et faire rire sa classe. Oui à 16 ans, on doit être comme ça, mais ce n'est pas mon cas et ça ne le sera jamais. Moi, je suis '' anormale '' comme ils disent où encore '' différent ''. Dois-je le prendre mal ? Je ne sais pas, je ne le prends pas. Cet avis, je le laisse de côté, à vrai dire comme tous les avis qu'on a pu me donner. Peut importe l'importance , la cohérence ou la vérité de cet avis , je m'en fous . Ils sont mauvais. S'ils me donnent des avis, ils me jugent et moi, je les emmerde.
'' Sasha ! Sois attentif ! On en a déjà parlé hier ! Tes notes chutent ! Remonte à la surface, je t'en supplie ! ''
Ça s'est ma prof principal. À chaque fin de cours, elle vient me voir pour '' prendre de mes nouvelles '' comme elle dit. Moi, je lui dis que je vais bien et puis je m'effondre en larme alors elle ferme la porte et elle s'assoit avec moi. '' Raconte-moi '' elle me dit et moi je lui raconte tout comme un abruti . Je suis sûr qu'elle connaît mieux ma vie que mes parents. D'ailleurs en parlant d'eux, ils se sont encore engueulés hier et ma mère a encore hurlé. Pas un cri de dégoût ou de colère, mais un cri de douleur. Ma mère à mal, je le sais, mais mon père lui fait mal alors je ne dis rien. À personne. Même à ma prof.
'' Je viendrais avec toi voir la directrice.''
elle m'a dit tout les élèves se sont retourné les yeux rivés sur ma pauvre table située au fond de la classe. Certains ont un sourire béat, même tous, sauf un. Alpha. Il se retourne à peine, mais quand il voit que je le regarde, il se retourne. Il n'assume pas son regard, peut être parce qu'il n'assume pas ce que je suis en fait. Je ne sais retentit ça m'agace ! Qu'il me déteste ! Qu'il me hait ! Je ne connais que ça alors qu'il fasse de même ! La sonnerie retentit. Moi, je suis là comme un con à attendre dans la salle alors je fait semblant que j'ai oublié de noter un truc dans mon agenda, mais ça ne sert à rien tout le monde le sais maintenant , je vais camper chez la directrice et parler de mes misères et elle sera là à me regarder avec pitié sauf que je n'en ai pas besoin de sa putain de pitié et encore moins de son aide . Qu'on me laisse tranquille.
La prof – Allez, on y va, laisse moi prendre des mouchoirs.
Dans ma tête, j'ai des millions de mots qui s'entrechoquent : des insultes, des injures, mais au final, un seul revient : okay . Elle a raison, qu'elle prenne des mouchoirs. Pour moi, pour elle, pour nous. On finit par sortir de la salle. J'aperçois une fille en train de rire avec sa copine, elle se fond un câlin, que j'aimerais avoir cette audace, mais chez les filles, c'est normal apparemment, mais chez les mecs non. On arrive devant la porte de la directrice. Moi, je prends une grande inspiration et ma prof, elle, me passe sa main dans mon dos et m’incite à avancer. Je me sens mal comme avant chaque '' interrogatoire, car pour moi ça l'est. '' Comment vas-tu aujourd'hui ? '' '' Tu as mangé ? '' '' Et à la maison '' '' et tes amis, tu t'en ai fait ? '' MAIS VENAIENT AU BUT MERDE !! Vous voulez savoir si je me mutile ? Si je suis suicidaire ? Si je suis dépressif ? Non ! Je suis juste homo !
